Dans son rapport sur la situation des enfants dans le monde, l’UNICEF a mis un accent sur les données concernant les laissés-pour-compte du numérique et les répercussions liées au fait de ne pas être connecté dans un monde numérique. Les premiers chiffres sont édifiants : en Afrique, trois jeunes sur cinq âgés de 15 à 24 ans ne sont pas connectés, contre seulement un sur 25 en Europe.

Dans les pays développés, 81 % de la population utilise internet, ce qui représente plus du double du pourcentage observé dans les pays en développement (40 %). Ce chiffre est lui-même deux fois plus élevé que dans les pays les moins avancés (15 %). Cependant, la fracture numérique ne se limite pas seulement à la division entre les personnes connectées et celles qui ne le sont pas. Elle engendre également des conséquences plus profondes, tant dans la manière dont les individus, y compris les enfants, utilisent les technologies de l’information et de la communication (TIC), que dans la qualité de leur expérience en ligne.

Selon les données issues des pays les plus riches, l’expérience dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) a un impact significatif sur la participation au marché du travail et les salaires, notamment en Australie et aux États-Unis. Prenons l’exemple de la technologie mobile, qui est devenue une partie intégrante de tous les aspects de la vie à un rythme sans précédent. Comme le souligne la Banque mondiale dans son Rapport sur le développement dans le monde 2016 intitulé « Les dividendes du numérique », « dans les pays en développement, il y a plus de ménages possédant un téléphone mobile que ceux ayant accès à l’électricité ou à de l’eau potable, et près de 70 % des personnes appartenant au quintile le plus pauvre de la population possèdent un téléphone portable ».

Il reste encore beaucoup à faire en termes de connectivité mobile pour réduire la fracture numérique. Cependant, étant donné l’essor des smartphones dans de nombreux pays, y compris dans les économies émergentes, il est facile d’imaginer le rôle central que l’accès jouera ou joue déjà.

La connectivité numérique n’est pas seulement une exigence incontournable de notre époque, elle offre également la possibilité de rompre les cycles d’inégalité intergénérationnelle dont les enfants les plus défavorisés pourraient autrement ne pas parvenir à se libérer.

Christelle Togonou