Malgré la forte croissance économique de la dernière décennie ayant contribué à la réduction de la pauvreté, le Bénin fait face à des défis cruciaux liés aux chocs climatiques, comme le révèle le nouveau rapport national sur le climat et le développement (CCDR).
Pour préserver les gains de développement et favoriser une croissance durable et inclusive, le rapport souligne la nécessité d’actions ambitieuses. Ces actions devraient exploiter les opportunités offertes par une gestion améliorée des forêts et des terres, le développement d’infrastructures urbaines résilientes, ainsi que la mise en œuvre d’une transition énergétique visant à assurer un accès universel à l’électricité.
Bien que le Bénin affiche parmi les taux d’émissions de gaz à effet de serre les plus bas au monde, il demeure l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques, classé au 152e rang sur 181 en termes de vulnérabilité extrême. Les inondations sévères posent des défis majeurs en matière d’approvisionnement en eau, d’assainissement, et de gestion des déchets, aggravés par une déforestation croissante et une érosion côtière sévère sur les 125 kilomètres du littoral.
Nathalie Picarelli, économiste senior à la Banque mondiale et auteure principale du rapport, souligne l’importance de concilier développement et défis climatiques pour protéger les plus pauvres et vulnérables. Selon le rapport, entre un demi-million et un million de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2050 sans mesures d’adaptation.
La vulnérabilité du Bénin découle en partie de sa dépendance économique à l’agriculture et à l’emploi informel. Cependant, le rapport suggère qu’un développement économique résilient est possible en orientant rapidement les investissements vers l’adaptation aux risques climatiques.
Manuela Ravina da Silva, spécialiste de l’environnement à la Banque mondiale et co-auteure du rapport, souligne la nécessité d’investir dans des mesures d’atténuation telles que les énergies renouvelables, l’extension de l’accès à l’électricité, et la lutte contre la déforestation par des pratiques durables.
Le rapport appelle à une croissance résiliente, exigeant une meilleure préparation du gouvernement et du secteur privé face au changement climatique. La transformation est particulièrement urgente pour l’agriculture, l’aménagement urbain, les infrastructures de réseau, l’éducation et la santé.
Christelle Togonou