A l’instar d’autres pays, notre pays le Bénin subi une hausse généralisée des prix depuis deux ans. Cette inflation affecte également le secteur du logement. Les coûts des loyers ont fortement augmenté, particulièrement dans la capitale économique, Cotonou et ses environs. Certains suggèrent que les travaux d’asphaltage, et l’amélioration des infrastructures routières, ont contribuer au renchérissement des valeur locatives.
Pour les responsables d’agences immobilières, l’augmentation des loyers s’explique par l’asphaltage qui a contribué a amélioré le visage de plusieurs quartiers du le Grand Nokoué. « La beauté d’une ville a un prix. À Agla, nous avions des chambres disponibles pour la location à 25.000 Fcfa par mois, mais aujourd’hui, ces mêmes chambres sont à 40000 voir 50000 Fcfa par mois », explique Boniface un agent immobilier.
Les propriétaires profitent souvent de ces améliorations pour augmenter les loyers de manière significative, sans prendre en compte, le revenu moyen des locataires. « Depuis que notre rue a été asphaltée, le loyer a doublé », témoigne Yao, un enseignant vivant à Akpakpa. De nombreuses familles ne parviennent plus à subvenir à leur besoin de base, notamment quand on combine la hausse des loyers aux autres augmentations (nourriture, électricité, eau, etc.)
Beaucoup doivent choisir entre payer le loyer et acheter de la nourriture. « Nous devons souvent sauter des repas pour pouvoir payer le loyer. Les prix des denrées alimentaires sont déjà élevés, et avec le loyer qui augmente, c’est insoutenable », explique Marie, une mère de trois enfants à Cotonou. Certaines familles sont contraintes de quitter leurs maisons pour des quartiers moins chers mais souvent moins sécurisés et avec moins d’infrastructures. « Nous avons dû déménager loin du centre-ville. Ici, il n’y a pas d’eau courante et l’électricité est intermittente », confie Daouda, un employé de bureau.
Les histoires des personnes touchées par cette crise illustrent l’ampleur des défis auxquels elles sont confrontées. « Avant, je pouvais subvenir aux besoins de ma famille avec mon commerce. Mais avec les loyers qui grimpent, je suis obligé de prendre des prêts pour payer le loyer et cela affecte mon commerce. », explique Jean, un commerçant au marché de Dantokpa.
La cherté de la vie au Bénin, exacerbée par l’augmentation anarchique des loyers met en péril la stabilité économique et sociale des familles. Il est urgent que des mesures soient prises pour réguler le marché locatif et protéger les locataires vulnérables. Sans une intervention efficace, la crise du logement au Bénin risque de s’aggraver, avec des conséquences sur la cohésion sociale et le développement économique du pays.
Christelle TOGONOU