Dans le sillage des nombreuses dénonciations d’abus, le parlement béninois interpelle le gouvernement, exigeant des explications sur les récentes bavures policières survenues dans le cadre de la répression des infractions routières. Cette fois-ci, l’unanimité est de mise parmi les députés qui se mobilisent contre ces dérives, exprimant ainsi une préoccupation commune.

Les représentants des partis politiques, notamment le Bloc Républicain, l’Union Progressiste, le Renouveau et Les Démocrates, unissent leurs voix pour réclamer des comptes au gouvernement. En l’espace d’une semaine, plusieurs séries de questions d’actualité ont été soumises au président de l’Assemblée nationale du Bénin, témoignant d’une démarche concertée pour obtenir des réponses.

Au cœur des préoccupations des parlementaires se trouve la nécessité de comprendre les raisons ayant conduit à l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre à l’encontre des usagers de la route. Ils exigent également la communication des statistiques relatives aux bavures policières déjà recensées, ainsi que des mesures prises par le gouvernement pour soutenir les victimes.

Depuis le lancement de cette opération le 1er mars 2024, chaque semaine apporte son lot de vidéos montrant des comportements violents de la part de certains policiers à l’égard des conducteurs, pour des infractions au code de la route. L’affaire de Natitingou, actuellement devant la justice, constitue un exemple flagrant de ces excès. Face à cette situation, le premier responsable de la police, Soumaila Yaya, a récemment minimisé les préoccupations d’un député lors d’un point de presse, suscitant une réaction unanime du Parlement qui réclame désormais des explications détaillées sur le déroulement de l’opération.

Cette mobilisation parlementaire témoigne de la volonté des représentants du peuple d’assurer la protection des droits des citoyens face à des pratiques policières contestables. Alors que certaines dérives ont ébranlé la confiance envers les forces de l’ordre, les populations peuvent désormais compter sur le soutien de leurs élus pour faire la lumière sur ces incidents.

Christelle TOGONOU