La fermeture de certaines frontières dans l’espace de la CEDEAO dont celle du Niger avec le Bénin, dans un contexte où le port de Cotonou représente 90% du commerce extérieur selon les estimations, fragilise le secteur des transports et du commerce.

Dans un passé récent, c’était le secteur de l’agriculture qui occupait la majorité des populations. Le rapport de la Banque Mondiale indique depuis 2016 que le secteur tertiaire occupe une place de plus en plus importante dans l’animation de l’économie béninoise. Alors, dans ce contexte aujourd’hui où les activités portuaires sont en berne à cause de la fermeture de la frontière avec le Niger, le secteur des transports et du commerce sont négativement impactés.

Le transit de marchandises du Port Autonome de Cotonou vers le Niger représente plus de 60% des activités portuaires. La fermeture de la frontière de Malanville justifie l’inactivité des transporteurs de camions qui pour la plupart du temps sont sollicités sur le corridor Bénin-Niger.

Selon El-Hadj Rabiou GARBA, Président du Syndicat des Transporteurs et Importateurs au Bénin, « quand le commerce bouge beaucoup, le transporteur aussi bouge. Mais quand il n’y a rien à transporter, vous garez les camions ». « L’heure où nous parlons, l’activité des gros porteurs est au ralentie du fait de la rareté des navires au Port de Cotonou » a-t-il dit et souhaite vivement que les activités reprennent pour le bonheur des transporteurs et par ricochet tous ceux qui interviennent dans le secteur tels que les mécaniciens, les vulcanisateurs, les vendeurs des lubrifiants, les stations services et autres.
Car, selon lui, le transport est un vecteur de développement. A en croire les propos du syndicaliste transporteur Rabiou GARBA qui atteste que le corridor du Niger constitue pour eux, le seul et principal axe d’activité, « lorsqu’un bateau de 25.000 tonnes vient accoster au Port de Cotonou, il faut au minimum 600 camions pour transporter les marchandises. Du coup, tous ces transporteurs sont aujourd’hui au chômage et le parc des gros porteurs est jonché de camions. »

Malheureusement, « vous ne pouvez pas renvoyer ces transporteurs de camion qui sont au repos technique dans la mesure où ce n’est pas de leur faute s’il n’y a pas de marchandises à transporter. Ainsi, vous êtes obligé de les payer à la fin du mois, malgré cette inactivité ». a-t-il ajouté avant de conclure qu’il faille que les autorités prennent des dispositions en vue de leur faciliter les transactions.

Bertin Djitrinou