Le Niger est confronté à un coup d’état, devenant ainsi le troisième pays du Sahel à faire face à une situation similaire depuis 2020, après le Mali et le Burkina Faso. Cette région est de plus en plus instable en raison des attaques menées par des groupes affiliés aux mouvements jihadistes. Mercredi soir, neuf militaires putschistes ont annoncé à la télévision nationale avoir renversé le Président Mohamed Bazoum, élu démocratiquement en 2021. Le colonel-major Amadou Abdramane, entouré de ses complices, a justifié ce coup en évoquant la dégradation continue de la situation sécuritaire ainsi que la mauvaise gouvernance économique et sociale.

Cependant, le Président Bazoum, qui a été retenu en captivité par les militaires putschistes à Niamey, a rejeté le coup d’état ce jeudi. Son bras droit a affirmé que le régime en place représentait les « autorités légitimes » et a appelé les officiers « factieux » à entamer un dialogue. Dans un message publié sur Twitter, M. Bazoum a déclaré que les acquis obtenus avec tant d’efforts seraient préservés et a exhorté tous les Nigériens qui croient en la démocratie et à la liberté à se dresser ensemble contre cette action factieuse qui risque de faire reculer le pays de dix ans et d’entraver son progrès.

Le Niger représente l’un des derniers alliés des pays occidentaux dans cette région du Sahel, fortement touchée par la violence jihadiste. Deux de ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, sont actuellement dirigés par des militaires putschistes et ont cherché de nouveaux partenaires, dont la Russie. Le pays est notamment un partenaire privilégié de la France, qui y a déployé 1 500 soldats pour aider à contrer la menace terroriste.

La situation au Niger reste tendue et incertaine, avec des enjeux régionaux et internationaux majeurs, alors que le pays lutte pour préserver la stabilité et la démocratie face aux défis sécuritaires.

Christelle Togonou