Au Niger, la situation continue de se complexifier à mesure que le temps passe. Deux approches divergentes se dessinent : d’un côté, la CEDEAO privilégie une résolution diplomatique malgré la possibilité d’une intervention militaire, tandis que de l’autre côté, la junte au pouvoir se montre de plus en plus obstinée, dans sa position.
Jeudi 31 septembre, le Président en exercice de la CEDEAO, Bola Tinubu, a soulevé la possibilité d’une transition de 9 mois pour résoudre la crise au Niger. L’AFP a rapporté que le président Bola Tinubu estime que cette option est envisageable pour le Niger si les autorités militaires en place sont sincères dans leur démarche. Il a également averti que les sanctions imposées au Niger par la CEDEAO ne seraient levées qu’en cas d' »ajustements positifs » de la part des militaires à Niamey. « Les actions des militaires sont inacceptables. Plus rapidement ils opéreront des ajustements positifs, plus tôt nous pourrons envisager la levée des sanctions pour soulager les souffrances que nous constatons au Niger », a-t-il déclaré.
Cependant, la CEDEAO a émis un communiqué ultérieur rejetant les informations relayées par les médias, précisant que les neuf mois mentionnés ne reflètent pas sa position officielle. Cela ne signifie pas pour autant que la possibilité d’une transition plus courte n’ait pas été discutée par son Président en exercice, Bola Tinubu.
Lors d’une rencontre avec des érudits religieux le jeudi 24 août 2023 à la State House, le Président Tinubu avait déjà exprimé son désir d’une résolution pacifique du conflit. Il avait également noté que certains ses homologues au sein de la CEDEAO avaient des positions plus tranchées en faveur d’une intervention militaire, et qu’il jouait le rôle de médiateur pour les apaiser.
Initialement intransigeant, le président nigérian semble désormais conscient des conséquences potentiellement dévastatrices d’une intervention militaire et semble chercher des solutions plus nuancées.
Christelle Togonou