Des millions d’enfants sont privés de leur enfance dans le monde parce qu’ils sont contraints d’exercer un travail mettant en péril leur santé, leur sécurité et leur éducation. Pourquoi arracher l’enfance à l’enfant ?

Selon les dernières estimations de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) rendues publiques l’ors d’une allocution d’ouverture de son Directeur Général Gilbert F. Houngbo, à la 111e Conférence internationale du Travail le 5 juin 2023, 160 millions d’enfants, soit près d’un sur dix dans le monde, sont soumis au travail des enfants. « Le pire, c’est que la moitié d’entre eux, 80 millions, le sont dans les formes les plus dangereuses du travail des enfants. Il s’agit d’un travail qui menace réellement leur santé physique et mentale », a affirmé dans un communiqué, Gilbert F. Houngbo, Directeur Général de l’OIT, appelant la communauté internationale à soutenir une plus grande justice sociale et à intensifier la lutte contre le travail des enfants. « Pour la première fois en 20 ans, le travail des enfants est en augmentation », a-t-il déclaré.

Un rapport de l’OIT publié en 2022 notait déjà une hausse significative du nombre d’enfants âgés de 5 à 11 ans astreints au travail des enfants. Ceux-ci représentaient dès lors un peu plus de la moitié du chiffre mondial total.

Le nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans qui effectuent des travaux dangereux, définis comme un travail susceptible de nuire à leur santé, leur sécurité ou leur développement moral, a augmenté de plus de 6 millions depuis 2016 pour atteindre près de 80 millions.

En Afrique subsaharienne, la croissance démographique, les crises récurrentes, l’extrême pauvreté et des mesures de protection sociale inadaptées ont abouti à ce que plus de 16 millions d’enfants supplémentaires soient astreints au travail des enfants au cours des quatre dernières années.

Bien que les statistiques soient alarmants, on a l’impression de tendre au fil des ans vers la normalisation du phénomène. Les nouvelles estimations sont un signal d’alarme et les autorités étatiques ne peuvent pas rester sans rien faire quand une nouvelle génération d’enfants est mise en péril.

Chaque année, la journée mondiale du travail des enfants a lieu le 12 juin. Mais quel a été jusque-là l’impact réel et significatif de cette journée qui a pour but de promouvoir des actions de prévention et de sensibiliser l’opinion publique sur la réglementation en vigueur pour lutter contre le travail des enfants et mieux protéger les victimes ? Et que comprendre en terme claire par le travail des enfants ?

Selon l’OIT, le travail des enfants regroupe l’ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, santé, développement physique et mental.

D’après les réglementations européennes, l’âge minimal d’admission au travail ne peut être inférieur à l’âge auquel cesse la période de scolarité obligatoire. L’UNICEF et l’OIT estiment que le secteur agricole représente un peu plus de 70% du travail des enfants.

L’ensemble des 187 pays membres de l’OIT ont ratifié la convention 182 contre les pires formes du travail des enfants (l’une des huit conventions fondamentales de l’OIT), qui interdit l’utilisation des enfants dans les conflits armés, la prostitution, la pornographie et les activités illicites telles que le trafic de drogue et les travaux dangereux.

Ainsi, il faut noter que le travail des enfants ne comporte pas uniquement des risques physiques, mais également cognitifs, sociaux et moraux.

Bertin Djitrinou