Après le Rwanda, qui a déjà obtenu deux tranches de financement de ce fonds dont la plus récente en 2023, qui élève à 319 millions de dollars et le Bénin, qui a reçu un financement de 200 millions de dollars en décembre dernier, la Côte d’Ivoire s’apprête à bénéficier de la part du Fonds Monétaire International (FMI), d’un financement de 1,3 milliard de dollars pour la lutte contre le dérèglement climatique.

Ces financements annoncés début mars, permettront à l’état ivoirien de réaliser des avancées notables dans son ambition de réduire de 30,41 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, traduisant un vote de confiance en faveur des initiatives de réforme mises en œuvre sous la présidence d’Alassane Ouattara.

D’après les détails fournis par le FMI dans son communiqué, cet accord, prévu pour une durée de deux ans (2024 à 2026), est actuellement en attente de validation par le conseil d’administration de l’institution, qui prévoit de se réunir pour finaliser sa décision « dans les jours à venir ».

Le nouveau financement viendrait renforcer un engagement conséquent de 3,5 milliards de dollars déjà en cours d’exécution dans le cadre d’un programme de 40 mois, assorti du mécanisme élargi de crédit (MEC) et de la facilité élargie de crédit (FEC), dont la deuxième mission d’évaluation est sur le point d’être bouclée.

La FRD, qui permet à l’institution de Bretton Woods d’octroyer des prêts de plus longue durée avec un remboursement différé, d’une échéance de 20 ans et une période de grâce de 10 ans et 6 mois , s’adresse aux pays engagés dans des réformes structurelles pour réduire les risques liés au changement climatique et aux pandémies menaçant leur stabilité macroéconomique. Cependant, on pourrait se demander pourquoi tant d’engouement aujourd’hui à financer les pays ouest-africains surtout ceux situés dans la région du Golfe de Guinée ?

Selon la Banque mondiale, le coût de l’action climatique pour la Côte d’Ivoire s’élèverait à 22 milliards de dollars, tandis que l’inaction pourrait réduire le PIB réel du pays de 13 % d’ici à 2050, empêchant 1,63 million de personnes d’échapper à la pauvreté. La Côte d’Ivoire se doit de riposter rapidement pour inverser la tendance.

D’après les détails fournis par les équipes du FMI, le programme FRD conclu avec les autorités ivoiriennes cible le renforcement de la capacité d’adaptation du pays au changement climatique. Il est articulé autour d’une série de réformes destinées à répondre aux défis climatiques incluant : l’intégration des considérations climatiques dans la gestion des finances publiques, l’amélioration de la gouvernance en matière de politiques climatiques, la diminution de la vulnérabilité du secteur agricole face aux changements climatiques, l’augmentation des investissements dans les projets verts et durables, la réduction des risques liés aux inondations et à l’érosion côtière, ainsi que la diminution des émissions de gaz à effet de serre.

Le rapport de la Banque mondiale sur le climat et le développement en Côte d’Ivoire met en lumière l’urgence climatique dans le pays, où des hausses de température, des conditions météorologiques instables et la montée des eaux menacent déjà des secteurs vitaux comme l’énergie et le cacao, pilier de l’économie ivoirienne.

Selon ledit rapport, près de 80 % des entreprises du pays constatent des impacts négatifs sur leurs revenus, coûts et investissements, soulignant la nécessité d’une action climatique rapide. En réponse, Abidjan intensifie ses efforts et mobilise des ressources conséquentes.

Bertin Djitrinou