Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le paludisme se transmet essentiellement à l’être humain par la piqûre de moustiques anophèles femelles infectés.
Un utilisateur de X (anciennement Twitter) a posté sur son compte une photo de mangue dans un panier suivi de la légende : « Le paludisme mon combat ces temps ».
Des idées conçues laissent croire que la consommation de la mangue donne le paludisme. C’est ce qu’a fait savoir un internaute dans les commentaires sur un post X de « LE PRINCE DU NDE » dont l’identifiant est @SyrilTchouta. Le post a été publié le 11 avril 2024, et vu par plus 19 400 personnes.
« J’ai sucé une mangue à Bafia en 2021 et une fois arrivé à Yaoundé je suis tombé malade palu sévère. Je n’oublierai jamais. Pour que je suce une mangue c’est vraiment les grandes études » a commenté @Lawali27. Et à l’auteur du post de lui répondre : « Mais est-ce qu’entre-temps t’as pas eu un anophèle femelle porteur de palu qui t’a piqué…, le palu se transmet partout au Cameroun. Même dans le car, à la maison, même pendant que tu suces la mangue, un moustique te pique et hopp… ».
La rédaction de Capp FM a interrogé les spécialistes de la santé sur le commentaire et il ressort que cette assertion de la consommation de la mangue qui donne le paludisme est fausse.
Nous avons mené nos premières recherches sur le site de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans la rubrique Vue d’ensemble sur ce site, l’OMS signale que « le paludisme est une maladie potentiellement mortelle qui est transmise à l’être humain par les piqûres de certains types de moustiques. Il sévit principalement dans les pays tropicaux. Il s’agit d’une maladie évitable et dont on peut guérir. L’infection est causée par un parasite et ne se transmet pas d’une personne à l’autre ».
L’OMS fait également savoir que les symptômes peuvent être bénins ou engager le pronostic vital. « Les symptômes bénins sont les fièvres, les frissons et les maux de têtes. Les symptômes graves sont la fatigue, la confusion, les convulsions et des difficultés à respirer », lit-on sur le site.
Toutefois, il est possible de prévenir le paludisme en évitant les piqûres de moustiques et en prenant des médicaments. Les traitements peuvent empêcher les cas bénins de s’aggraver.
Sur les cinq espèces de parasites responsables du paludisme chez l’être humain, Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax sont les plus dangereuses. Le Plasmodium falciparum est le parasite provoquant le plus de décès et aussi le plus répandu sur le continent africain, tandis que Plasmodium vivax est l’espèce dominante dans la plupart des pays en dehors de l’Afrique subsaharienne. Les autres espèces qui peuvent infecter l’être humain sont Plasmodium malariae, Plasmodium ovale et Plasmodium knowlesi.
De ce point de vue d’ensemble de l’OMS, on peut en déduire que la consommation de la mangue ne saurait être la cause du paludisme comme le fait savoir Dr Aurel Gnanhoui, médecin de santé publique, chef du service de la promotion, de la santé de la mère, de l’enfant et de la médecine hospitalière à la direction départementale de la santé du Zou.
« L’allégation selon laquelle le paludisme se transmet à travers la consommation de la mangue est fausse du moment où le mode de transmission du paludisme est connu, la piqûre de la moustique anophèle femelle infectée », précise Dr Gnanhoui qui ajoute que les conditions d’insalubrité favorisent la prolifération des vecteurs que sont ces moustiques anophèles femelles.
Pour le nutritionniste diététicien Serges Patrick Zinvoedo interrogé par notre rédaction, « la mangue est un fruit qui a un index glycémique très élevé et qui peut provoquer le diabète si on consomme ça régulièrement et non souffrir de paludisme. Là je ne suis pas du tout d’accord avec ces allégations que le genre raffole. Ce n’est pas vérifié ».
Le site d’information PasseportSanté, spécialisé depuis 25 ans dans la création des articles sur la santé a aussi fait un zoom sur la mangue. Dans sa partie Allergies à la mangue, on peut lire : « Des allergies aux fruits tropicaux ont souvent été décelés chez les personnes sensibles au latex. Ce phénomène est appelé le “syndrome latex-fruit”. Ainsi, les personnes allergiques au latex peuvent souffrir d’une hypersensibilité à certains fruits tropicaux, dont la mangue ». Nul part dans l’article la mangue peut être la cause du paludisme.
En conclusion, l’assertion selon laquelle la consommation de la mangue donne le paludisme est FAUSSE.
Cette vérification des faits est rédigée par Jérôme Avocètien du média Capp FM, dans le cadre du programme projet GEC Disinfo, avec le soutien de Code for Africa, à travers son initiative de vérification des faits, PesaCheck et l’Alliance africaine de fact-checking (AFCA).