La croissance économique de l’Afrique subsaharienne baissera de 3,9% à 3,6% en 2023 selon le FMI

Des facteurs conjoncturels ont aggravé une situation financière très difficile pour l’Afrique subsaharienne déjà très éprouvée par le contrecoup de plusieurs années de chocs successif, ce qui a perturbé la reprise économique pendant une année de plus et assombrit les perspectives pour l’économie et le développement de la région.

Compte tenu des multiples difficultés, la croissance économique régionale, après un très fort rebond en 2021, baissera à 3,6 % en 2023, contre 3,9 % en 2022. Ces perspectives moroses en Afrique subsaharienne marquent deux années consécutives de ralentissement de la croissance. Selon les estimations des services du Fonds Monétaire International (FMI), plusieurs facteurs communs à tous les pays de la région permettent d’expliquer cette contre-performance, comme la guerre en Ukraine et le relèvement des taux par les banques centrales pour lutter contre l’inflation, qui freinent l’activité économique mondiale et, par conséquent, la demande de biens exportés par les pays de la région. Cependant, la situation varie considérablement d’un pays à l’autre.

Les six pays en Afrique subsaharienne qui auront le taux de croissance prévisionnel le plus élevés sont respectivement : le Sénégal (8.3%), la République Démocratique du Congo (6.3%), la Côte d’Ivoire (6.2%), le Rwanda (6.2%), l’Éthiopie (6.1%), et le Niger (6.1%). En effet, l’exploitation de nouveau gisements pétroliers et gaziers cette année devrait faire nettement augmenter la croissance du PIB de certains de ces pays.

A l’inverse, deux pays connaîtront une très faible croissance : l’Afrique du Sud, dont la croissance devrait fortement ralentir pour s’établir à 0,1 % en 2023, en raison de la multiplication des coupures de courant, de la fragilité de l’environnement extérieur et du contrecoup du ralentissement de la croissance enregistré fin 2022. Le Ghana connaîtra une croissance de 1,6% en 2023, notamment en raison de la forte inflation, et de la chute vertigineuse de sa monnaie locale, le cédi.

Un pays en Afrique subsaharienne, la Guinée Équatoriale, sera en récession (-1.8%), principalement dû à la baisse de sa production de pétrolière.

La croissance du PIB réel du Bénin appartenant au groupe des pays pauvres en ressources naturelles, ayant connu ces dernières années une variation de 3,8% en 2020, 7,2% en 2021 et 6,0% en 2022, gardera une constance de 6,0% en 2023. Le Bénin devrait réaliser selon les estimations du FMI la 7e performance continentale en termes d’accroissement annuel du PIB derrière les six pays cités.

Bertin Djitrinou