Depuis la déclaration de suppression des subventions sur le carburant par le nouveau président Bola Ahmed Tinubu, les réseaux de contrebande d’essence des pays limitrophes du Nigéria connaissent d’énormes difficultés. Ces réseaux qui malheureusement nourrissent des milliers de personnes, plongent avec eux, une partie des populations des pays voisins comme le Bénin, dans un avenir incertain.
Au Bénin, le prix de l’essence de contrebande connaît une flambée depuis quelques jours.
En effet, la suppression de la subvention accordée au carburant par les autorités nigérianes intervenue le 30 mai 2023 a créé une pénurie des produits pétroliers frelatés sur le marché informel. Ceci a occasionné une flambée des prix du carburant sur le marché informel passant de 400F le litre à plus de 800F, alors que l’essence se vend à 650F le litre dans les stations formelles.
Cette situation ne fait pas l’affaire des trafiquants et des consommateurs invétérés de ces produits de contrebande. En raison de la ruée de tous les consommateurs vers les stations-services, il s’est installée une mévente dans le camp des vendeurs d’essence de contrebande. Face à cette situation, plusieurs sites de vente de ce produit frelaté, ont fermé. Mais, pour quelques vendeurs de kpayo encore actifs aux abords des rues, leurs activités sont quasiment à l’arrêt.
Le kpayo disparait-il progressivement sous nos cieux ? Si oui, que deviendront les transporteurs et vendeurs de produits pétroliers non formels ? Certains ont déjà amorcé leur reconversion. Un ancien vendeur de kpayo, nous affirme qu’il a commencé à aller à la pêche avec son oncle depuis deux semaines. Une reconversion s’imposera certainement à tous ceux qui vivaient de ce secteur informel.
Le gouvernement appuiera-t-il leur réorientation à travers des politiques publiques ? Le temps le dira.
Bertin Djitrinou