À l’instar de tous les pays du monde, le Bénin est confronté à une crise silencieuse et dévastatrice : le dérèglement climatique. Le phénomène aggrave les conditions de vie des populations, rendant les produits de base de plus en plus chers, tout en exacerbant l’insécurité alimentaire. Le changement climatique perturbe les cycles agricoles et réduit les rendements des cultures essentielles, entraînant une flambée des prix sur les marchés.

• Maïs et Riz : Les récoltes de maïs et de riz, qui sont des aliments de base pour de nombreuses familles béninoises, ont été sévèrement touchées par des sécheresses prolongées et des pluies irrégulières. Les rendements ont été plus faible, et les prix ont considérablement augmenté, rendant ces denrées inaccessibles nombre de pour les foyers.

• Légumes et Fruits : Les productions de légumes comme les tomates et les oignons, ainsi que les fruits tels que les bananes et les mangues, sont également affectées. Les conditions climatiques extrêmes réduisent les récoltes, ce qui entraîne une hausse des prix de ces produits sur les marchés locaux.

• Protéines animales : La raréfaction des ressources en eau affecte l’élevage, augmentant ainsi les prix du poisson et de la viande. De nombreux pêcheurs et éleveurs témoignent de la difficulté croissante à maintenir leur activité.

L’augmentation des prix des denrées alimentaires de base a des répercussions directes sur la sécurité alimentaire des populations. De nombreuses familles peinent à se procurer des aliments nutritifs, ce qui entraîne une hausse de la malnutrition, notamment chez les enfants. Les familles sont contraintes de réduire la diversité et la quantité de nourriture, se concentrant sur des aliments moins chers mais moins nutritifs.

« Nous devons parfois sauter des repas pour que les enfants puissent manger », explique Marie, une mère de quatre enfants à Cotonou.
« Les prix sont devenus si élevés que nous ne pouvons plus acheter de viande ou de poisson. Nous nous contentons de riz ou de maïs, quand nous en avons. »

Face à ces défis, les populations se réadaptent pour survivre et subvenir à leurs besoins essentiels. Beaucoup de familles réduisent le nombre de repas par jour ou optent pour des aliments moins coûteux et moins nutritifs. « Nous ne mangeons plus que deux fois par jour, et parfois seulement une fois », raconte Jean, un agriculteur rencontré à Pobè, dans l’est du Bénin.

Certains membres de la famille migrent vers les villes ou même à l’étranger à la recherche de travail, souvent dans le secteur informel, pour envoyer de l’argent à leurs proches restés au village. « Mon fils est parti au Nigéria pour chercher du travail. Il envoie de l’argent quand il peut, mais ce n’est jamais assez », explique Fatou, une veuve à Porto-Novo.

Les témoignages des populations révèlent une réalité sombre et urgente. Il est impératif que des mesures soient prises pour atténuer les impacts du changement climatique et soutenir les populations les plus vulnérables. Cela inclut des initiatives pour améliorer la résilience des systèmes agricoles, le renforcement des filets de sécurité et la promotion des pratiques de consommation durables.

Christelle TOGONOU