Après son investiture le lundi 29 mai 2023, le nouveau Président du Nigeria, Bola Tinubu a dévoilé certaines réformes visant à résoudre les crises économiques auxquelles son pays est confronté. L’une d’entre elle est la fin des subventions sur le carburant qui ne restera pas sans conséquences sur l’économie béninoise.
Depuis des décennies, le gouvernement fédéral subventionne le carburant. Bola Tinubu a décidé de mettre fin à cette pratique dans le but de réduire le déficit budgétaire du pays. Le Nigéria ne peut plus se permettre de subventionner le carburant pour plus de $10 milliards de dollars par an. Le budget 2023, a provisionné une subvention du carburant jusqu’au 30 juin 2023. Malgré ces provisions, le gouvernement n’a pu mobiliser des recettes suffisantes pour apurer sa dette auprès de la NNPC (Nigerian Oil Company), la société d’état qui gère le pétrole Nigérian.
Pour notre pays le Bénin, cette mesure aura un lourd impact. La grande majorité de nos concitoyens s’approvisionnent dans des « stations informelles » qui distribue illégalement du pétrole importé et subventionné par le gouvernement fédéral Nigérian. Depuis le début de cette semaine, on constate que le prix de l’essence dit « kpayo » a augmenté de 50% dans certains endroits, affichant 600 Fcfa par litre.
La fin de la subvention du carburant pourrait aussi créer une ruée vers les stations d’essence conventionnelles dont les prix pourraient devenir aussi compétitif voir plus compétitif que l’essence « kpayo ».
Par ailleurs, le Bénin dépend fortement des importations en provenance du Nigeria pour satisfaire ses besoins en énergie. La fin des subventions nigérianes pourrait entraîner une diminution de l’approvisionnement en carburant, ce qui entraînerait des pénuries et des perturbations dans divers secteurs économiques du Bénin.
Les secteurs tels que le transport, l’industrie et l’agriculture pourraient être fortement impactés, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix des biens et services et une diminution de la compétitivité du Bénin sur le marché régional.
Christelle Togonou