Dès son entrée en fonction, Bola Tinubu, le nouveau Président de la République fédérale du Nigéria, a pris une décision fortement impopulaire : la suppression de la subvention des carburants. Cette décision, qui depuis lors ne cesse de faire couler beaucoup d’encre et de salive, risque de déclencher un mouvement de grève des travailleurs dans le pays cette semaine, si rien n’est fait.
Suite à l’annonce de la suppression des subventions, les prix des carburants ont triplé dans le pays passant de 197 nairas le litre à près de 540 nairas, soit environs 750 fcfa. Les coûts des transports et de l’énergie augmentent également, alors que de nombreux nigérians utilisent des générateurs à essence. Dans les grandes villes, la circulation est plus fluide que d’habitude. Les chauffeurs de taxi constatent une baisse de la clientèle en raison de l’augmentation des prix du transport. Certains trajets facturés 200 nairas coûtent désormais près de 1000 nairas. Dans les foyers où les générateurs sont souvent utilisés pour alimenter les appareils électriques, l’obscurité règne en maître. Payer du carburant est devenu un luxe.
Face à cette situation, le Congrès du Travail du Nigeria (NLC) a décidé de réagir. En effet, vendredi dernier, cette puissante coalition de syndicats a envoyé un avertissement au gouvernement. Elle menace de déclencher une grève et d’organiser des manifestations à travers tout le pays si la compagnie pétrolière nationale ne revient pas sur l’augmentation des prix de l’essence d’ici mercredi prochain.
Christelle Togonou