Les détails sur le rôle du Groupement National des Sapeurs-Pompiers face à cette éventualité
Le monde de la science prévient que les effets liés aux changements climatiques vont s’accélérer dans les prochaines années. Des villes côtières de la sous-région ouest-africaine comme Cotonou et autres sont directement menacées.
À travers une enquête sur les catastrophes naturelles dévastatrices auxquelles font face les pays, notamment ceux du Golfe de Guinée, face aux effets du dérèglement climatique, la rédaction de Capp Fm a abordé avec le Groupement national des Sapeurs-Pompiers (GNSP) les réponses éventuelles ou initiatives prévues pour faire face aux catastrophes naturelles extrêmes, ainsi que les mécanismes mis en place pour s’assurer d’une riposte efficace.
En effet, dans une récente étude, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) démontre qu’une catastrophe naturelle importante pourrait survenir au Bénin à l’horizon 2030-2050. Bien informé au même titre que les autorités béninoises des conclusions du rapport du GIEC, le Capitaine Major Nestor DEGBEGNON du Groupement national des Sapeurs-Pompiers pense que les décideurs le sont aussi et prennent certainement des mesures idoines.
Alors, comment la Direction Générale du Groupement National des Sapeurs-Pompiers pense-t-elle adapter sa réponse face à cette éventualité ? Et qu’en est-il exactement du manuel de procédure en cas de catastrophe naturelle extrême ?
À ces questionnements, il est à noter à ce jour que l’Agence Nationale de Protection Civile (ANPC), principal organe de gestion des catastrophes naturelles au Bénin et d’autres agences gouvernementales travaillent sur la mise en place de plans de contingence pour parer à toute éventualité.
Selon le Capitaine Major Nestor DEGBEGNON, « le Groupement national des Sapeurs-Pompiers jouera toujours son rôle en son temps ».
Selon lui, « il n’existe pas un manuel de procédure propre au GNSP. La gestion d’une catastrophe qu’elle soit naturelle ou non, nécessite une mise en commun d’actions de diverses structures. Le GNSP a une grande part dans la gestion des catastrophes. Toutefois, un plan existe, dénommé ‘’manuel de gestion des crises’’, élaboré et validé en 2021 avec le soutien d’Enabel». Ainsi, « Le GNSP a une part considérable dans la synergie d’actions prévue dans la mise en œuvre dudit plan » a-t-il dit.
Il faut noter que dans ce manuel de gestion de crise, les structures devant unir leurs actions ont été énumérées à savoir : La santé, l’ANPC, la croix rouge et le GNSP, sans oublier les Mairies et les préfectures. Les rôles de chaque acteur sont fixés dans le manuel en fonction des types de catastrophe.
Ainsi, le GNSP en tant que force agissante assure : La gestion tactique de l’engagement, les opérations de secours directement au contact du sinistre; Le recueil d’informations, l’anticipation sur l’évolution de la situation, la définition des tâches à accomplir par les secours ; La coordination de l’ensemble des moyens déployés pour les opérations de secours (moyens propres aux pompiers, moyens d’autres structures publiques voire ceux privés réquisitionnés) ; L’intégration des autres acteurs de l’intervention qui pourraient être la police, les comités locaux de la Croix-Rouge, le SAMU, etc…
Quant au personnel d’exécution formé à la mise en place efficace de cette réponse, à en croire les clarifications du Capitaine Major Nestor DEGBEGNON, « il existe aujourd’hui sur l’ensemble du territoire national des centres de secours, et ces centres ont des personnels bien formés pour répondre aussi bien aux alertes courantes qu’en cas de situations exceptionnelles pour lesquelles le principe d’engagement nécessite les renforts de proximité et une montée en puissance progressive suivant l’évolution de la situation ».
S’agissant des moyens humains prévus, sans vouloir préciser un chiffre, il nous a été révélé que « les sapeurs-pompiers sont disponibles dans les unités réparties dans tous les départements et dans tous les centres de secours. Ces moyens humains continueront d’être renforcés progressivement ».
Le GNSP dispose au titre des moyens matériels, d’ambulances servant à évacuer des victimes selon les circonstances, d’engins-pompes servant à faire de nombreuses opérations, de kits de manœuvres de force, de matériels d’intervention face aux risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques et Chimiques). Toutefois, des renforcements sont en vue et devraient augmenter leur capacité opérationnelle en conséquence.
Quant aux budgets alloués chaque année à ce département afin d’intervenir en cas de catastrophe naturelle, le gouvernement met en place les moyens de façon conséquente pour permettre au GNSP de se préparer pour répondre efficacement en cas de situation exceptionnelle, bien entendu en collaboration avec d’autres structures intervenant dans le cadre de la protection des populations et la sauvegarde de leurs biens.
Chaque année il est alloué des crédits et des dotations pour l’acquisition de nouveaux matériels et pour la maintenance des matériels que nous avons déjà et que nous utilisons tous les jours au profit des populations.
Un concept novateur du Gouvernement est le fonds national de réponse aux catastrophes (FONCAT) dont la mise en œuvre, selon le Capitaine Major Nestor DEGBEGNON, dépend plutôt des plus hautes autorités gouvernementales ainsi que des collectivités territoriales. « Le GNSP n’intervient donc pas dans le mécanisme de décaissement d’urgence en ce qui concerne le FONCAT » a-t-il précisé.
Bertin Djitinou