Comme annoncé, le Président Patrice Talon, a reçu le lundi 27 novembre 2023 les responsables du parti d’opposition « Les Démocrates », avec à la tête de la délégation, l’ancien chef de l’Etat, Boni Yayi. Les discussions ont porté sur l’état du fichier électoral, la loi d’amnistie pour les détenus politique et autres exilés, et la représentation de l’opposition dans les organes chargés d’organiser les élections.
Cette rencontre a été initié suite aux critiques formulées par le parti dirigé par son prédécesseur. Dans une publication sur sa page Facebook, Boni Yayi a exprimé des réserves sur le processus électoral au Bénin, le jugeant non inclusif. Le chef du principal parti d’opposition a appelé la communauté internationale à procéder à un audit du fichier électoral et à assurer la représentation de l’opposition dans les organes chargés de l’organisation des élections.
La rencontre a d’abord débuté par un tête-à-tête entre les présidents Talon et Yayi, avant de s’élargir à toute la délégation du parti « Les Démocrates » ainsi qu’aux ministres et cadres du gouvernement.
Le Président Talon a exprimé son souhait d’avoir des échanges francs. « Je souhaite que l’on débatte sans langue de bois », a-t-il déclaré.
Dans son intervention, Boni Yayi, tout en réitérant ses critiques envers le processus électoral, a souligné le caractère non inclusif du fichier électoral. Le leader de l’opposition a plaidé pour la nécessité de trouver des solutions et un consensus, et précise qu’aller aux élections de 2026 avec le statu quo n’était pas envisageable.
Par ailleurs, Boni Yayi a abordé la question des détenus et exilés politiques, soulignant qu’il est difficile de parler de paix sans régler cette problématique. Il a imploré le pardon du Président Talon.
Pour finir, le chef du parti « Les Démocrates » a confié à Patrice Talon qu’il serait responsable de l’issue des événements. « Si ça marche, on dira que c’est vous ; si ça tourne mal, on dira encore que c’est vous », a-t-il déclaré à l’attention du chef de l’État.
Sur la question relative au sort réserver aux prisonniers politique, le chef de l’Etat a été claire. Les responsables des actes d’atteinte à la sûreté de l’état ne bénéficieront pas de grâce présidentielle, notamment Reckya Madougou. Cependant, les jeunes qui sont incarcérés et ont été « instrumentalisés » dans des affaires de violences électorales bénéficieront de procédures accélérées de remise en liberté. Des instructions ont été donné au Ministre de la Justice, Me Yvon DETCHENOU à cet effet.
Le Président de la République a donner son accord pour un audit du fichier électoral tel que souhaité par le parti Les Démocrates. Il a enfin opposé une fin de non recevoir à la requête du Vice-président du parti Les Démocrates, Eric Houndété qui demandé que le Chef de l’état suggére à un membre de la Cour Constitutionnelle de démissionner afin que cette place puisse être occupée par un membre désigné par l’opposition.
Christelle Togonou