Le Tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi, a condamné ce jeudi 11 mai 2023, un individu poursuivi pour vol d’un téléphone d’une valeur de 55.000 F à cinq ans de prison.
En effet, un jeune homme reconnu coupable de vol de téléphone d’une valeur de 55.000 F, a été condamné par le juge à cinq ans de prison dont un avec sursis. Selon les faits rapportés par Bip radio, la victime, couturière de profession dormais quand le voleur s’est introduit par effraction dans sa chambre. Une fois réveillée par les pas de l’intrus sans doute, elle alerta le voisinage qui a maîtrisé le malfrat qui n’a pas pu s’échapper. Remis à la police, il sera placé en détention pour la suite de la procédure judiciaire dont le verdict est tombé ce jeudi 11 mai 2023. En audience, Il est condamné à 05 ans de prison et devra payer des dommages et intérêts à la victime.
La victime à la barre a réclamé 250.000 F comme dommages. Car, selon sa déposition, elle était toute nue, sans robe de nuit ni pagne au moment des faits. Donc le voleur qui a vu sa nudité, a-t-elle dit, selon les coutumes de son époux, l’a obligée à commettre un adultère. Pour qu’elle redevienne une épouse pure et normale, il faut des cérémonies chiffrées à 250.000 F. Le tribunal au-delà des peines d’emprisonnement, a condamné le voleur à une amende de 300.000 F.
Condamner un jeune à une peine de cinq ans de prison pour le vol d’un téléphone d’une valeur de 55.000 F, l’esprit rationnel ne maitrisant pas tous les éléments ayant conduit à ce verdict pense qu’on pourrait appliquer une peine moins lourde. Même si l’objectif des autorités judiciaires est de marquer les esprits, d’embastiller, pourquoi rechercher la mort du criminel au lieu de le sauver ?
Il faut rappeler le cas d’un jeune de 30 ans reconnu coupable et condamné à 20 ans de prison ferme pour une affaire de cybercriminalité relative à plus 100 millions de francs F détournés à quatre béninois. Comment expliquer qu’un jeune de 30 ans soit condamné à une peine ci lourde de 20 ans de prison, quand, dans la même catégorie de type de délit évoqué par rapport à « l’affaire KGB », le nommé Kiki Sagbé Bernard a écopé de 5 ans de prison pour un préjudice de 5 milliards ? Faut-il tuer une mouche avec un marteau ?
Certes, ces personnes en conflit avec les lois de la république ont une forte capacité de nuisance. Le préjudice est grand dirait-on, mais si la justice prend des vulcanisateurs pour un préjudice de 800 F, des voleurs de poules ou de téléphones d’une valeur de 55.000 F et les dépose en prison, sans un programme, sans aucun processus de prise en charge, règle-t-il le problème ?
Dans ces prisons où ces jeunes seront appelés à séjourner pendant cinq, dix ou vingt ans, ils vont retrouver des coupeurs de route, de bandits, de grands voleurs avec qui ils peuvent se passer des techniques et sortir de prison plus aguerrie et plus expérimenté. Un jeune qui sort de cet environnement n’aura plus aucune envie d’aller apprendre un métier. Alors, si l’état ne met pas en place un programme cohérent de prise en charge, on pourrait détruire une vie en envoyant ces jeunes qui sont sensés contribuer au développement de leur pays.
Bertin Djitrinou