Une étude portant sur l’analyse des facteurs socioculturels et économiques de l’assainissement, en particulier la gestion des boues de vidange, a été présentée lors d’un atelier qui s’est tenu au Centre de promotion de l’artisanat à Cotonou le jeudi 4 mai 2023.
L’objectif général de l’étude, organisée par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) en collaboration avec le Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale (Lares), était d’analyser les déterminants de la gestion des boues de vidange au Bénin et leur influence sur les politiques d’assainissement.
Pour cette étude, 61 ménages collectifs, 148 maraîchers et 22 vidangeurs ont été interrogés, ainsi que 20 agents municipaux et 6 ONG. Il en ressort que la gestion des boues de vidange constitue un défi pour les communes du Bénin, et que 58,5% des ménages ruraux ne possèdent pas de latrines. En outre, le dépôt des boues de vidange dans la nature ou les champs sans traitement préalable est courant, ce qui pose des problèmes environnementaux et sanitaires importants.
Selon le Dr Amadou Gueye, responsable du projet West African Sanitation Policy & Activators (Waspa) de l’Ipar, l’accès à l’assainissement est entravé non seulement par le manque de moyens, mais également par des facteurs culturels. L’étude a permis de comprendre ces facteurs pour élaborer des stratégies visant à garantir l’accès à l’assainissement pour toutes les couches de la population.
Le Professeur Chabi Moïse de l’Université d’Abomey-Calavi souligne que les boues de vidange sont riches en ressources inexploitées, et leur valorisation pourrait générer des emplois et des richesses.
Pour sa part, le Président du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), Alain Tossounon, espère que les résultats de l’étude inciteront les autorités à faire de l’assainissement une priorité et à prendre en compte les recommandations formulées.
Christelle Togonou