La croissance soutenue de la dernière décennie a permis au Bénin de réduire le seuil de pauvreté lui permettant d’atteindre l’un des objectifs du millénaire. Cependant, les gains de développement du pays se trouvent menacés par l’impact des chocs climatiques, selon les conclusions du nouveau rapport national sur le climat et le développement du pays (CCDR), publié le 7 décembre 2023.

Selon le rapport, le Bénin affiche des taux d’émissions de gaz à effet de serre parmi les plus bas au monde. Cependant le pays reste l’un des plus vulnérables au changement climatique, se plaçant 152e sur 181 pays au classement de la vulnérabilité extrême au climat.

Ainsi, le Bénin compte désormais parmi les sept pays africains à s’être engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à l’instar de la RDC, de Djibouti, du Kenya, du Maroc, du Gabon et de l’Éthiopie. Cependant, ils restent des moyens à mobiliser pour la concrétisation de ces engagements.

En effet, le pays s’est résolument engagé à limiter l’émission de 120 méga-tonnes équivalent dioxyde de carbone quoique soulignant au passage sa responsabilité très négligeable dans le réchauffement climatique. Il faut noter qu’il s’agit là d’une décision importante quand on sait qu’il était attendu des états des engagements forts pour aboutir à un accord international sur le climat.

Affichant clairement comme la plupart des pays africains son incapacité à financer le projet qui porte son engagement, il s’attend à une contribution de la communauté internationale pour mobiliser les 28 milliards de dollars restants.

Il est important de rappeler qu’en plus de s’être engagé à limiter les émissions de 120 Méga-tonnes équivalent dioxyde de carbone, le Bénin a pris des engagements pour accroître sa reforestation et ainsi séquestrer 163 Méga-tonnes équivalent dioxyde de carbone sur la même période. Ce qui passe déjà par la concrétisation du projet «10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres ».

Selon les autorités béninoises, le projet «10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres » vise en effet à lutter contre la désertification, les effets des changements climatiques et à promouvoir la diversité biologique afin d’améliorer le cadre de vie des populations.

A travers cette campagne de reboisement, tous les Béninois devraient planter et à entretenir au moins un arbre, afin d’obtenir chaque année, et ce pendant cinq ans, un nombre de nouveaux arbres au moins égal à l’effectif de la population, estimé en 2013 à environ 10 millions d’habitants.

Ainsi, des actions ambitieuses sont nécessaires à la promotion d’une croissance durable et inclusive, tirant profit des opportunités pour une meilleure gestion des forêts et des terres, des infrastructures urbaines résilientes ainsi qu’une transition énergétique permettant d’atteindre l’accès universel à l’électricité.

Bertin Djitrinou