Près de deux semaines après les faits que l’on désigne au Bénin, avec bémol, comme l’« arrestation » du sieur Steeve Amoussou à Adidogomè, un quartier de Lomé, la justice togolaise vient de situer l’opinion publique. Treize jours de silence après l’annonce des faits concernant le sieur Steeve Amoussou présenté comme l’homme derrière le chroniqueur avatar Frère Hounvi, la justice togolaise a dénoncé les auteurs présumés de l’acte.
Dans un communiqué du procureur de Lomé lu à la télévision nationale, il est annoncé un mandat d’arrêt contre 04 personnes dont Ouanilo Fagla Medegan, directeur du Centre national d’investigations numériques (CNIN) cité parmi les présumés ravisseurs.
Violation, crime d’enlèvement ou de séquestration, rapt, mandats d’arrêt bref, ce n’est pas en des termes tendres que le Togo apprécie la situation. Sans aucune référence au chroniqueur avatar « Frère Hounvi », le procureur de la république du parquet de Lomé, Talaka Mawama a dénoncé l’enlèvement d’un citoyen béninois sur le territoire togolais.
En effet, Le lundi 12 août 2024, aux environs de 21h, Steeve Amoussou, de nationalité béninoise aurait été enlevé à Lomé au quartier Adidogomé et conduit vers une destination inconnue par des individus non identifiés.
« Alors que le susnommé établi au Togo depuis plusieurs années est sorti de l’immeuble où il habitait pour une course, il a été appréhendé non loin de là par quelques individus qui visiblement y étaient en affût. Ces individus l’ont embarqué dans un véhicule d’immatriculation béninoise puis ont roulé en direction de la frontière togolaise du côté Est », rapporte un communiqué du procureur lu à la télévision publique du Togo (TVT), dimanche 25 août 2024.
Dans un moment où le mystère autour du dossier grossissait et entretenait la confusion la réaction de Lomé est d’une clarté limpide et qui laisse croire ainsi que cette « arrestation » n’a pas été faite dans le cadre d’une coopération policière des deux pays.
Selon le procureur de Lomé, ces faits commis sur le territoire togolais sont « en violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale » et « s’analysent en l’incrimination d’enlèvement ou séquestration au sens des articles 283 et 284 du nouveau code pénal » en vigueur au Togo.
Le Togo par la voix du procureur Talaka Mawana, se lave, de ce fait, de toute compromission susceptible de ternir sa réputation de terre refuge.
Bertin Djitrinou