Le projet de transport de pétrole nigérien via le pipeline tchadien prend forme. A Niamey, les ministres tchadien et nigérien en charge des hydrocarbures se sont rencontrés pour concrétiser, dans un délai raisonnable, la construction d’un pipeline reliant leurs deux pays.
La brouille diplomatique entre le Niger et le Bénin complique la situation pour Cotonou. En effet, le Niger envisage désormais de transporter son pétrole par le Tchad. Les autorités des deux pays ont récemment accéléré le processus de construction du pipeline, s’engageant à faire de ce projet un succès. Ndolenodji Alixe Naïmbaye, la ministre tchadienne du Pétrole, des Mines et de la Géologie, a affirmé que « la partie tchadienne, sous la haute attention du Président Mahamat Idriss Déby Itno, s’emploiera pleinement à réaliser cette infrastructure. »
De son côté, le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha, a exhorté les membres du comité technique des deux pays à s’engager sans relâche pour la réussite de ce projet. L’infrastructure, qui partira des champs pétroliers d’Agadem dans l’Est du Niger, sera reliée à l’oléoduc Tchad-Cameroun existant (1 070 km), permettant ainsi à Niamey d’évacuer son pétrole brut via le port en eau profonde de Kribi, dans le sud du Cameroun.
Pour rappel, l’idée de faire passer le pétrole nigérien par le pipeline tchadien n’est pas nouvelle. En 2012, le Niger et le Tchad avaient signé un protocole d’accord à ce sujet, mais le projet n’avait pas abouti en raison de l’insécurité croissante. C’est cette situation qui avait initialement poussé le Niger à envisager le Bénin comme alternative. Malheureusement, les relations entre les deux pays se sont détériorées ces derniers mois.
Christelle TOGONOU