Les conditions de détention dans les prisons et les centres de détentions au Bénin se révèlent délétères à cause d’une surpopulation, de conditions d’hygiène insalubres et de l’absence de soins médicaux ou de nourriture adéquats. L’ONG Changement Social Bénin a rapporté que des prisonniers étaient sujets à de mauvais traitement et confinés dans des cellules surpeuplées.

D’après le barreau du Bénin, dans son rapport sur les droits de la personne produit en 2021, les conditions de détention dans les trois maisons d’arrêt et les huit prisons du pays étaient inhumaines à cause de la surpopulation, de la malnutrition et de mauvaises conditions sanitaires.

En 2021, les 11 établissements comptaient environ 9 000 détenus, pour une capacité d’accueil de 5 620 personnes. Les condamnés, les personnes en détention provisoire et les mineurs étaient souvent détenus ensemble. Selon le même rapport de l’Ordre des Avocats du Bénin, certains prisonniers seraient morts par manque de soins médicaux, par négligence et en raison d’une mauvaise aération dans des cellules exiguës et surpeuplées. Les détenus porteurs de handicaps mentaux ne recevaient pas l’aide nécessaire à leur handicap.

Mais quelle était la situation globale au cours des années antérieures ?

En novembre 2007, une neuvième prison a vu le jour au Bénin. Il s’agit de la prison civile de Missérété. Elle a été construite en vue d’accueillir les génocidaires du Rwanda. Cette prison désormais, non seulement, les condamnés du génocide rwandais, mais également, d’autres condamnés antérieurement logés dans les prisons de Cotonou, Porto-Novo et Abomey, notamment la plupart des condamnés à mort.

Tenant compte d’un tableau comparatif et récapitulatif, les données carcérales au Bénin en 2008 donnait un total de 6083 détenus pour les 10 prison du pays dont 5711 hommes, 210 femmes,127 mineurs et 35 décès. La prison civile de Cotonou venait en tête avec un effectif total de 1887 détenus dont 1732 hommes, 95 femmes, 51 mineurs et 9 décès. Cette situation globale de janvier 2008 tient compte du léger désengorgement dû à la construction de la nouvelle prison de Missérété.

En juillet 2007, la prison civile de Cotonou qui avait une capacité d’accueil initial de 400 prisonniers, battait le record de 611,25% de surpopulation avec un effectif réel de 2445 prisonniers.

Ce tableau ainsi présenté démontre de manière très éloquente la surpopulation des lieux de détention au Bénin depuis plusieurs années.

Bertin Djitrinou