Publié par l’Institute for Economics & Peace, le dernier rapport de l’Indice mondial du terrorisme (GTI) 2025 renseigne que l’Afrique est devenue le nouveau foyer du terrorisme mondial, avec le Sahel en première ligne.
Le rapport révèle une recrudescence des attaques terroristes sur le continent, exacerbée par l’instabilité politique, la faiblesse de la gouvernance et la persistance des conflits armés.
En effet, le Sahel est désormais considéré comme « l’épicentre du terrorisme mondial », concentrant plus de la moitié des décès liés au terrorisme dans le monde en 2024.
Selon le rapport, le nombre de pays confrontés à des attaques terroristes est passé de 58 à 66 en un an, principalement en raison de l’intensification des activités des groupes djihadistes dans cette région.
Cinq des dix pays les plus touchés par le terrorisme sont situés au Sahel.
Le Burkina Faso, malgré une baisse de 57 % des attaques et de 21 % des décès en 2024, reste le pays le plus affecté par le terrorisme au niveau mondial, avec un score GTI de 8,581.
Le Mali et le Niger, également en proie à une montée en puissance des groupes extrémistes, suivent de près avec des scores respectifs de 7,907 et 7,776.
Le Nigeria, confronté aux menaces persistantes de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), se classe au quatrième rang avec un score de 7,658.
Selon le rapport, les dix pays africains les plus touchés par le terrorisme en 2024 sont : Le Burkina Faso avec un score de 8.581, le Mali avec 7.907, le Niger avec un score de 7.776, le Nigeria avec 7.658, la Somalie avec 7.614, le Cameroun avec 6.944 suivi de la RD Congo avec 6.768, le Mozambique avec 6.251, suivi du Kenya avec 5.366 et enfin le Tchad avec 5.032.
Le rapport révèle également que l’état islamique (EI) et ses affiliés restent les groupes terroristes les plus meurtriers, responsables de 1 805 décès dans 22 pays en 2024.
Il est à noter qu’il existe quatre principaux groupes terroristes. L’EI, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) et al-Shabaab, ont été actifs dans 30 pays et sont responsables d’une augmentation de 11 % du nombre de décès, atteignant 4 204 morts.
La Somalie reste une cible privilégiée d’al-Shabaab, tandis que le Nigeria est régulièrement frappé par Boko Haram et ISWAP. Au Mali et au Niger, la fragilité des institutions étatiques et le retrait des forces internationales ont favorisé la montée en puissance des groupes extrémistes.
Le rapport met également en lumière une tendance inquiétante dans les pays occidentaux, où 93 % des attaques meurtrières au cours des cinq dernières années ont été perpétrées par des « loups solitaires », souvent inspirés par des idéologies extrémistes.
Il faut dire que la montée du terrorisme en Afrique souligne les défis persistants auxquels sont confrontés de nombreux gouvernements dans la gestion de la sécurité intérieure.
Ainsi, la faiblesse des institutions, l’instabilité politique et l’absence de contrôle territorial créent un environnement favorable à l’expansion des groupes extrémistes.
Le rapport GTI 2025 appelle à une coopération renforcée entre les états africains et la communauté internationale pour freiner cette montée du terrorisme, tout en soulignant la nécessité de renforcer la gouvernance et la stabilité politique dans la région du Sahel.
Bertin Djitrinou