Le mois d’août au Bénin est marqué depuis plusieurs décennies par la célébration de la sortie de nouvelles ignames. Très prisé par bon nombre de consommateurs, ce tubercule est réputé pour ses qualités nutritives.

Appréciée en cuisine pour ses saveurs, l’igname dispose de nombreux atouts santé qui légitiment davantage son succès. Mais, quelles sont les origines de ce tubercule ? Quels bienfaits lui sont associés, et quelles sont les mesures à prendre pour éviter des problèmes de santé ?

Originaire d’Afrique de l’Ouest et que l’on retrouve aujourd’hui dans toutes les régions tropicales de la planète, l’igname désigne plusieurs espèces de plantes appartenant au genre Dioscorea, de la famille botanique des Dioscoreaceae. Elle désigne couramment un tubercule ou légume racine.

Souvent comparée à la pomme de terre, ou au manioc, le terme d’igname (yam) est souvent employé, à tort, pour désigner une patate douce en Amérique du Nord.

En santé nutritionnelle, l’igname est un féculent qui contient environ 25 % d’amidon. Pauvre en matières grasses et en minéraux, elle est riche en vitamines B1 et B6. C’est une source de fibres, de glucides complexes et de potassium, de phosphore, de manganèse, de fer et même de cuivre.

Selon les recherches, l’igname est une excellente source de glucides complexes, fournissant une énergie durable sans les pics de glycémie associés aux sucres simples. Cette caractéristique en fait un choix judicieux pour ceux qui cherchent à maintenir une glycémie stable.

De par sa richesse en fibres alimentaires, l’igname accélère le sentiment de satiété. Elle devient un aliment prisé pour lutter contre les grignotages au cours de la journée et pour la mise en place d’un régime alimentaire équilibré. Par ailleurs, les fibres favorisent une digestion saine et régulent le transit intestinal.

Cette racine renferme des composés antioxydants tels que les caroténoïdes et la vitamine C, qui aident à neutraliser les radicaux libres dans le corps. Ces antioxydants peuvent contribuer à renforcer le système immunitaire et à protéger les cellules contre les dommages oxydatifs. Le manganèse, quant à lui, aide notamment à synthétiser la vitamine E qui est antioxydante.
Par ailleurs, des études ont montré que la diosgénine naturelle de l’igname intervient comme antioxydant lipophylique, et contribue à la bonne transformation des stérols alimentaires.

Tout en étant modeste en termes de teneur en lipides, l’igname est une bonne source de plusieurs vitamines et minéraux essentiels, notamment la vitamine A, la vitamine C, la vitamine B1, le potassium et le manganèse. Ces nutriments jouent un rôle crucial dans le soutien de la vision, du système immunitaire et de la santé osseuse. En tant que source de potassium, l’igname participe à la régulation de la pression artérielle, à l’équilibre hydrique et au bon fonctionnement des muscles et des nerfs.

Certains composés présents dans l’igname ont montré des propriétés anti-inflammatoires. De par ses propriétés bénéfiques, notamment sa teneur en fibres et en potassium, l’igname serait bénéfique en cas d’hypertension artérielle ou d’hypercholestérolémie.

Il est à noter que les feuilles d’igname sont réputées anti-hémorroïdaires. Ainsi, pour profiter de ses différents bienfaits sur la santé (régulation du cholestérol, rôle anti-inflammatoire, digestion saine…), l’igname doit être consommée dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée.

En cuisine, l’igname ne présente aucune contre-indication majeure. Cependant, dans le cadre d’un traitement phytothérapique, l’igname peut être déconseillée aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes. Pour ces deux situations, il est recommandé de consulter un professionnel de santé avant d’utiliser l’igname.

L’igname s’utilise principalement en cuisine de la même manière que l’on utilise une pomme de terre. Selon les envies ou selon les préférences culinaires, il est possible de la consommer cuite, braisée, frite, en purée, en potage, en gratin bref, il existe tout un tas de recettes qui permettent l’utilisation de l’igname avec des saveurs plus ou moins sucrées ou salées.

Dans un contexte phytothérapique, l’igname peut également être utilisée sous la forme de gélules ou granules, de poudre, de tisane ou encore d’extrait liquide. Il convient alors de se référer à la posologie indiquée par le fabricant

Bertin Djitrinou