En Afrique, plus d’un homme sur 4 n’est pas le père biologique de son enfant. C’est ce qu’il convient de retenir d’un récent rapport détaillé pour l’année 2024, du centre Smart DNA, portant sur les tendances des tests ADN au Nigeria entre juillet 2023 et juin 2024.

D’après les données dudit centre de tests ADN basé à Lagos, 27 % des tests de paternité effectués ont donné des résultats négatifs, révélant que plus d’un homme sur quatre testé n’est pas le père biologique de l’enfant concerné.

Représentant la plus forte croissance parmi les types de tests, le rapport fait observer une augmentation significative des tests ADN effectués à des fins d’immigration, alors que de plus en plus de Nigérians cherchent à émigrer. Cette tendance suggère également que de nombreux parents ayant une double nationalité préparent les documents d’émigration de leurs enfants.

Il faut noter qu’en termes de répartition régionale, Lagos est en tête, ce qui reflète les disparités économiques du pays. En effet, 73,1 % de tous les tests ADN ont été réalisés à Lagos, avec 67,5 % effectués sur le continent.
Le rapport indique également que les tests ont été majoritairement demandés par des personnes de l’ethnie Yoruba (53 %), suivies par les Igbos (31,3 %) et les Haoussas (1,20 %).

Selon Elizabeth Digia, directrice des opérations chez Smart DNA, qui a commenté les résultats pour l’Agence de presse du Nigeria (NAN) : « Ces résultats offrent un aperçu unique des dynamiques changeantes des familles et de la société nigériane. »

Aussi, « le taux élevé de tests de paternité négatifs et la montée en flèche des tests liés à l’immigration sont particulièrement révélateurs des tendances sociales plus larges qui méritent une attention et une recherche plus approfondies » a-t-elle également noté.
« La concentration des tests à Lagos soulève également des questions importantes sur l’accessibilité et la sensibilisation aux services de tests ADN à travers le Nigeria, » a-t-elle ajouté.

Selon le rapport, les hommes de 41 ans et plus (45,6 %) et ceux âgés de 31 à 40 ans (37 %) étaient les plus susceptibles de demander des tests, ce qui pourrait refléter soit une capacité économique accrue, soit des préoccupations croissantes en matière de paternité chez les hommes plus âgés.

Une légère préférence pour tester les garçons (52,8 %) par rapport aux filles (47,2 %) a été observée, ce qui pourrait indiquer une préférence culturelle pour la confirmation de la paternité des fils.

Le rapport révèle par ailleurs que la majorité des enfants testés étaient âgés de 0 à 5 ans (54 %), ce qui suggère une préférence pour la confirmation précoce de la paternité.

Bertin Djitrinou